Je m'appelle David Berkowitz. Je vous écris, en tant que prisonnier, d'une prison à sécurité maximum dans le nord de l'État de New York. En 1977, je fus arrêté pour une série de crimes identifiés comme les meurtres du «fils de Sam». J'ai reçu une sentence «à vie sans libération conditionnelle» et je suis en prison depuis plus de vingt ans. Je suis un meurtrier et j'ai versé le sang de personnes innocentes. J'ai causé beaucoup de chagrin et de maux de tête à plusieurs et j'en suis profondément désolé. Je rendais un culte aux démons à un moment donné. J'ai fait le choix insensé de m'impliquer dans un groupe s'amusant à jouer avec la sorcellerie. Au moment de mon adhésion, je cherchais seulement l'amitié et je désirais me trouver une fille «cool». Alors que je cherchais l'amour et la compagnie, j'ai, au contraire, trouvé la mort et la destruction.
Je suis né en 1953 et j'ai grandi dans le quartier Soundview dans le Bronx. Ma naissance était un accident car je suis né d'une femme célibataire ayant une relation adultère avec un homme marié. Dès qu'elle s'est découverte enceinte, elle a tout arrangé pour me donner à un couple dès ma naissance. Ce couple m'a adopté plus tard et, même s'ils étaient des gens simples, travaillant durement et ne possédant pas grand chose, ils m'ont prodigué de l'amour et ont essayé de m'élever du mieux qu'ils pouvaient.
Mais j'avais plusieurs problèmes mentaux et émotionnels. Personne ne sait pourquoi, mais j'avais de la difficulté à m'adapter à la vie. C'est peut-être votre cas aussi. Même quand j'étais un petit enfant, j'étais sauvage et rebelle. Il y avait définitivement un mauvais esprit en moi. Quelquefois, j'agissais bizarrement, cassant des meubles dans l'appartement de mes parents. Mon père devait me retenir au plancher jusqu'à ce que ces instincts destructeurs me quittent. J'avais une rage explosive en moi.
Alors que je grandissais, j'étais très rebelle à l'école aussi. Je séchais souvent les cours et je me battais fréquemment. J'ai volé à peu près tout ce qui n'était pas cloué au plancher. J'ai vécu comme un hors-la-loi et j'ai causé tellement de chagrin à mes parents que des fois, je les ai vus s'effondrer et pleurer. Ils ont versé des larmes amères à cause de ma conduite. Je remercie Dieu pour l'amour de mes parents, mais même leur amour ne pouvait me réprimer.
Je flânais dans les rues allumant des feux. Je me sentais seul et misérable et, pour être honnête avec vous, j'ai souvent considéré le suicide. Je détestais ma vie. J'ignorais pourquoi j'agissais ainsi. Je méprisais mes parents. Je ne croyais pas en Dieu. Je voulais seulement mourir. Et plus que toute autre chose, je maudissais le jour de ma naissance!
D'une façon ou d'une autre, je me suis débrouillé pour compléter mon école secondaire, ce que plusieurs de mes amis n'ont pas réussi. Un de mes meilleurs amis est mort à l'âge de quinze ans. Nous allions boire sur le toit des blocs appartements.
Un jour, il a essayé de traverser de l'autre côté, sur un autre bâtiment. Nous étions tous «partis» à cause de la drogue. Robert a sauté par-dessus le mur au mauvais endroit et est tombé six étages plus bas vers la mort. Ç'aurait pu être moi car nous sautions toujours d'un bâtiment à l'autre. Je ne pourrais même pas commencer à vous dire le nombre de fois que j'ai joué un tour à la mort. Et encore là, je détestais vivre.
JE SUIS DEVENU UNE BOMBE AMBULANTE À RETARDEMENT
Ma mère est morte en 1967, alors que j'avais quatorze ans. J'étais déréglé et insensé de son vivant. Maintenant que la personne que j'aimais le plus était morte, je suis devenu une bombe ambulante à retardement. Je bouillonnais de haine. Je déambulais dans les rues et, parfois, je ne revenais pas à la maison avant le lever du jour. Mon père m'aimait, mais j'étais incontrôlable.
J'ai joint l'armée en 1971 spécialement pour échapper à la vie dans le Bronx, mais aussi parce que je me sentais seul. La plupart des gars avec qui j'ai grandi étaient soit en prison, soit décédés. Je voulais tellement me faire une place quelque part. Rien n'avait de sens pour moi.
Je suis revenu à New York après trois ans de service. J'avais mon propre appartement mais je n'avais pas d'amis intimes. J'ai rencontré des gars dans une «party» dans le Bronx, peu de temps après. Ils m'ont invité dans un boisé où, disaient-ils, beaucoup de gens se «gelaient» et avaient du bon temps. J'y suis allé. J'ai rencontré des personnes comme moi à cet endroit.
J'avais vingt et un ans et je pensais que c'était plaisant. Ils faisaient des incantations et fumaient du «pot». Avec le temps, j'ai découvert que j'aimais ce groupe. J'ignorais ce qu'était le culte aux démons. Je pensais que des gens faisaient cela, des centaines d'années passées, durant l'âge des ténèbres. Cela ne semblait pas mauvais ni dangereux. Je voulais seulement des amis et je ne pensais pas qu'il existait un Dieu qui nous aimait.
Au fur et à mesure, cependant, quelques-uns des dirigeants ont désiré franchir des étapes plus avancées pour glorifier les puissances des ténèbres. Je les ai suivis comme un insensé. Nous avons allumé des feux et sacrifié des animaux. Ensuite, nous sommes allés jusqu'à sacrifié des humains. Cela semble si incroyable, mais au moment où les meurtres ont commencé, j'étais déjà un membre consacré du groupe.
En retournant en arrière, aujourd'hui, je vois que Satan avait complètement pris possession de mes pensées. Il m'avait menti. Il m'avait promis le bonheur et la puissance. Je devais l'adorer. Mais le diable n'est jamais à la hauteur.
À la fin, j'ai été accusé de six homicides. Aussi loin que je peux me souvenir, j'étais en colère. Et après avoir été trimbalé en cour, j'étais encore plus en colère quand je suis entré en prison. Je me suis retrouvé à Attica, l'une des prisons les plus dangereuses des États-Unis. Je suis passé à deux doigts de la mort là-bas, lorsqu'un autre prisonnier a essayé de me tuer avec un rasoir.
Alors que les années se sont écoulées, j'ai abandonné l'idée de rester positif et de garder espoir. Je pensais que c'était la fin de la vie, que je n'avais aucun espoir ni aucun avenir. Plus tard, j'ai été transféré dans une autre prison. J'ai essayé de m'adapter en continuant à purger ma peine.
Un jour, alors que je marchais dans la cour, un autre détenu s'est approché avec un grand sourire au visage et m'a dit que Jésus-Christ m'aimait beaucoup. J'ai pensé en moi- même: «Qui est ce malade?». Il m'a dit avoir été envoyé par Dieu personnellement pour me laisser savoir qu'Il se souciait de ma vie.
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