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lundi 12 janvier 2015

Une analyse de "Assis sur le rebord du monde" (Francis Cabrel) (partie 1)


Un midrash de la création 
Dans notre société contemporaine, nous trouvons souvent une inspiration d'ordre spirituel et même religieux là où on ne s'y attend aucunement. Par exemple, certains poèmes et chansons abordent des thèmes faisant écho à une quête de sens et à un appel parfois indirect à ce qui a de meilleur en chacune et chacun d'entre nous. Ainsi la chanson Assis sur le rebord du monde de Francis Cabrel développe une réflexion à partir de l'imaginaire entretenu autour des récits de création. Il s'agit même d'un véritable midrash des mythes de création circulant dans la culture occidentale. De l'hébreu signifiant « examiner » ou « expliquer », le midrash se veut un commentaire parfois teinté d'éléments merveilleux et même parfois une réinterprétation des livres bibliques. Le midrash a pour objectif de faciliter l'application et la compréhension des récits bibliques. À l'époque de Jésus, c'était pourrait-on dire une forme « d'actualisation ». Or, c'est exactement ce que nous propose Francis Cabrel par le biais de cette chanson. Les images de Dieu présentes dans la culture occidentale Dans notre culture, les représentations populaires que l'on se fait de Dieu sont essentiellement issues de deux sources : des récits bibliques et de certains courants philosophiques gréco-romains. Les représentations de Dieu peuvent être regroupées selon deux catégories : la première est de considérer Dieu comme un « moteur primordial », celui qui met tout en mouvement. Ce Dieu n'entretient aucune relation avec l'univers et ne s'intéresse nullement au devenir du monde. La seconde catégorie qui reprend des éléments de la première décrite ci-dessus, accentue davantage la différence entre la création et Dieu. Dans cette perspective, ce dernier possède des attributs tels que la toute-puissance et l'omniscience. Selon ce concept de la divinité, Dieu met tout en mouvement créant le cosmos à partir du néant. Cette image du Dieu créateur diffère grandement des représentations bibliques telles que nous les retrouvons dans les récits de création de la Genèse (1-3). En effet, dans les textes de la Genèse, nous observons davantage un Dieu qui revêt une autre forme : celle du potier, du sculpteur ou de l'architecte. Par exemple, dans le premier récit de création (Genèse 1,1-2,4a), Dieu se comporte comme un architecte en ordonnant le chaos. Il est à noter que l'acte de création consiste à ordonner le chaos plutôt que de tirer l'être du néant. Quant au deuxième récit de création (Genèse 2,4bss.), Dieu façonne les animaux et les êtres humains; il plante un jardin. L'objectif de ces passages cherche à mettre en relief la dépendance du monde face à un Dieu insufflant la vie plutôt que de traiter de la création comme tel. Dans la perspective biblique, la création ne se limite pas à une origine mais constitue un processus. Par exemple, la naissance du peuple d'Israël par le biais de l'Alliance (Ex 19-24) forme une véritable création qui incarne en quelque sorte un « projet » divin. Il est possible de relire la vie, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth comme un acte de création et de re-création selon l'« espérance divine » sur les êtres humains : une humanité pleinement solidaire avec Dieu et l'ensemble de la Terre. http://www.interbible.org/interBible/source/culture/2005/clt_050121.htm.