" L'homme dont la vie est en jachère est satisfait de lui-même et des fruits qu'il a un jour produits. Il ne veut pas être bousculé. Il sourit, dans une attitude de supériorité tolérante à tout ce qui s'appelle réveil, jeûne, recherche personnelle, et dur labeur précédant la récolte, ainsi que la fébrilité qui accompagne le progrès.
L'esprit d'aventure est mort en lui.
Il est pondéré, "fidèle" et toujours à sa place habituelle comme le vieux champ en friche. Mais il ne porte pas de fruits. Le malheur avec une telle vie, c'est qu'elle est figée, tant dans sa forme que dans son contenu.
Le verbe être a pris la place du verbe devenir.
La pire chose que l'on puisse dire d'un tel homme, c'est qu'il est ce qu'il sera. Il s'est entouré d'une clôture, et, par ce geste, s'est privé de la puissance de Dieu et du miracle de la moisson.
La vie labourée est celle qui, dans un acte de repentance, a fait tomber la clôture protectrice et a mis la charrue de la confession dans son âme.
L'influence de l'Esprit, la contrainte des circonstances, et la détresse d'une vie stagnante ont parfaitement joint leurs efforts pour humilier son coeur. Une telle vie a mis à l'écart toute défense et a renoncé à la sécurité d'une vie stérile, pour accepter les risques d'une vie fructueuse.
L'insatisfaction d'une vie inutile, une aspiration profonde, le repentir, l'obéissance courageuse à la volonté de Dieu, toutes ces choses ont meurtri et brisé la terre jusqu'à ce qu'elle soit à nouveau prête à recevoir la pluie et la semence. Bien sûr, comme toujours, le fruit a succédé à la charrue.
La vie et la croissance commencent quand Dieu fait pleuvoir sa justice."
A. W. Tozer
A. W. Tozer