Malgré son ton aux accents parfois sombres, la chanson Assis sur le rebord du monde de Francis Cabrel représente un formidable plaidoyer en faveur d'une vision englobante et positive. Elle sous-tend une conception intéressante : celle voulant que les êtres humains inscrits dans une vaste toile de relations avec le vivant sont appelés à contribuer au devenir du monde, à son parachèvement non dans un « ailleurs » de l'univers mais au cœur de ce dernier. N'est-ce pas ce à quoi nous convie la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse? L'exégète André Myre résume à merveille cette perspective biblique :
Les anciens nous invitent à penser que, tout comme les humains, le cosmos, la nature, les animaux, la matière ont une âme. Tout être participe à l'immense effort de complexification dans lequel l'univers est engagé depuis des milliards d'année, y compris celui de l'intériorisation que vit chaque être humain. Si un [en italique dans le texte] homme est ressuscité, alors le cosmos est sauvé et sera transformé à jamais, dans une dimension où il n'y aura ni destruction, ni mort. (Maintenant la Parole, Paulines, 2004, p. 230)
Patrice Perreault
Bibliste, Granby