« Il ne faut pas mépriser la petitesse des premiers travaux » (Version Bible français courant). Un ancien d’une église s’approcha, un dimanche matin, de son pasteur et lui dit avec tristesse, mais fermeté : Il y a surement quelque chose qui ne va pas dans votre prédication ou dans votre œuvre pastorale, car nous n’avons gagné à l’église qu’un seul membre cette année, et ce n’est qu’un jeune garçon ! Le vieux pasteur prêcha ce jour-là le cœur serré, et finit son discours avec des larmes dans les yeux. Il aurait souhaité prêcher pour la dernière fois et se coucher pour le dernier sommeil, sous les cyprès du vieux cimetière. Il s’attarda dans sa chère église, cherchant la solitude, lorsqu’un jeune garçon, celui qui avait été baptisé cette année-là, s’approcha le visage ému.
- Te voilà Robert, dit le pasteur.
- L’enfant demanda : Croyez-vous qu’en travaillant beaucoup, je pourrais arriver à prêcher l’Évangile ?
- À prêcher l’Évangile ? répondit étonné le vieux pasteur.
- Oui, peut-être même devenir missionnaire ! Insiste l’enfant. Long silence, des larmes baignaient les joues du pasteur, et la blessure de son cœur était guérie.
- Robert dit-il, je vois la main de Dieu, que le Seigneur te bénisse, mon garçon. Oui, je pense que tu prêcheras l’Évangile.
Ce jeune garçon était Robert Moffat qui, plus tard, ajouta à l’Église une région nouvelle, traduisit la Bible dans la langue des « indiens » et enrichit le monde de découvertes géographiques. Gérard FO
Moffat (Robert), missionnaire né à Ormiston (Écosse) le 21 décembre 1795, mort à Leigh (Kent) le 9 août 1883. D'abord jardinier, il fut expédié au Cap par la Société des missions de Londres, évangélisa les Boers et Hottentots, puis les Betchouanas autour de Kourouman, rédigea une grammaire, un dictionnaire, des livres scolaires et cantiques betchouanas, finit par leur traduire la Bible. En 1870, il revint en Angleterre. Une de ses filles épousa David Livingstone et l'accompagna jusqu'à sa mort, en 1852.
Robert Moffat vers la fin de sa vie