« La valeur de l'excellence d'une âme se mesure par ce qui constitue l'objet de son amour. » Comment pourrions-nous évaluer autrement la beauté d'un coeur invisible que par l'objet de ce qu'il aime ? Quelqu'un pourrait suggérer « par ce qu'il pense ». Il est, certes, merveilleux d'avoir des pensées lucides et précises, mais uniquement si c'est pour les mettre au service du cœur et des bonnes affections. Ainsi, le diable lui-même, possède d'assez bonnes capacités intellectuelles, mais il aime tout ce qui est mauvais. Par conséquent, ses pensées ne sont qu'au service du mal et son âme est noire et sordide. Quelqu'un pourrait suggérer que nous pouvons aussi mesurer la beauté d'une âme en fonction de ce qu'elle veut ou désire. Oui, bien sûr, mais on peut vouloir quelque chose avec tiédeur ou de tout son cœur. Vous ne pouvez juger la gloire d'une âme par ce qu'elle veut accomplir avec un intérêt plus que mitigé, ou par résolution, en serrant les dents.
Pour mesurer le poids d'une âme, il faut connaître ses passions. En effet, les vraies dimensions d'une âme se révèlent par ce qui fait son contentement, sa félicité. Ce n'est pas ce que nous voulons par simple devoir, mais ce que nous voulons passionnément qui révèle notre excellence ou notre médiocrité.
John Piper, Les plaisirs de Dieu