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samedi 1 février 2014

La place de la Bible dans le paysage culturel français


Voici quelques réflexions de Bernard Stasi, homme politique français.

Si la Bible est moins connue en France que dans les autres pays européens, c’est sans doute parce que la France est, de tous les pays du continent, celui où la laïcité est la plus ancrée, dans les institutions et dans les mœurs, le seul pays, d’ailleurs, à avoir explicitement consacré le principe de laïcité dans la Constitution.

Cela dit, s’il est vrai que la laïcité s’est imposée dans notre pays, au début du vingtième siècle, à l’issue d’un long et parfois rude affrontement avec l’Eglise catholique, laquelle occupait une position dominante dans l’organisation et dans la vie de notre pays, la laïcité n’est nullement, aujourd’hui, ni dans son principe ni dans son application, l’ennemie de la religion.

En effet, la séparation entre les églises et l’État, si elle met l’État à l’abri de toute intrusion, de toute pression religieuse dans la sphère politique, libère aussi les religions de toute ingérence intempestive de l’État dans le domaine qui leur est propre.Puisque la laïcité, apaisée et tolérante, et donc respectueuse du fait religieux, l’a emporté, dans notre pays, sur la laïcité de combat, il est tout à fait naturel que les programmes scolaires de l’enseignement public intègrent désormais la lecture de textes fondateurs, parmi lesquels ceux de la Bible.

C’est dans le même esprit que la Commission sur l’application du principe de laïcité dans la République, que j’ai eu l’honneur de présider, a proposé que le fait religieux soit enseigné à l’école.

Il nous est en effet apparu souhaitable que soient enseignés à l’école de la République, en toute neutralité et sans aucun esprit de prosélytisme ni de dénigrement, l’histoire des religions et le rôle qu’elles ont joué, qu’elles jouent encore, dans l’histoire et dans la culture de notre pays. Et l’on peut aussi espérer qu’une meilleure connaissance des différentes religions par les citoyens fera tomber quelques préjugés et changera le regard que certains citoyens portent sur les croyances des autres.

Dans un monde et à une époque où la violence, le rejet de l’autre, le mépris de celui qui est différent et aussi l’intégrisme, la volonté de domination crient de plus en plus fort et, tout à la fois, effraient les individus et rendent de plus en plus difficile le « vivre ensemble », les paroles de la Bible sont plus nécessaires que jamais.Certes, la Bible n’est pas toujours douceur et amour, et la violence est parfois présente dans ses pages.

Mais ce qu’apporte la Bible à ceux pour lesquels elle est une fidèle compagne, c’est-à-dire le sens de la vie et aussi l’acceptation de l’irrationnel, leur donne des raisons de vivre et les aide à mieux vivre, à aimer davantage la vie.

Car la Bible enseigne aussi l’ouverture aux autres, l’amour des autres. Elle enseigne que la vie n’est pas seulement une aventure personnelle.Et dans les nombreux combats que, tout au long de mon long parcours politique, j’ai mené pour les Droits de l’homme, comme député ou comme ministre, en tant que Médiateur de la République ou comme président de la mission pour créer une Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité – Haute autorité qui sera opérationnelle au début de l’an 2005 –, j’ai cherché et j’ai souvent trouvé force, courage et lumière dans les pages de la Bible.
Propos recueillis par Christian Bonnet, Alliance biblique française