Au cours de son adolescence, ce fils de pasteur rejeta Jésus-Christ et devint au fil des ans un des moqueurs les plus virulents de la foi chrétienne. Sa haine contre Dieu, contre la Bible et contre les chrétiens transparaît dans tous ses écrits.
Il caractérisa le christianisme de «plus grande malédiction, de pire vice..., de honte immortelle pour l’humanité» et déclara: «Dieu est mort: vive le surhomme!»
Pourtant cet homme mégalomane était solitaire, amer et troublé par le sentiment de sa perdition. Il l’exprime de façon poignante dans un de ses poèmes:
« Les corneilles crient
Et volent vers la ville.
Bientôt, il va neiger.
Malheur à celui qui n’a pas de patrie!
Tu te tiens là, engourdi,
Tu regardes en arrière, depuis combien de temps déjà?
Que tu es insensé
De fuir le monde, juste avant l’hiver!
Le monde: une porte
Sur des milliers de déserts inhospitaliers.
Personne ne s’inquiète
De ce que tu y perds.
Te voilà donc, pâle,
Condamné à errer dans les étendues glaciales,
Semblable à une vapeur
Qui monte vers des cieux toujours plus froids.
Vole, oiseau, vole,
Lance ton croassement lugubre.
Et toi, insensé,
Cache dans la glace et dans la honte ton coeur qui saigne.
Les corneilles crient
Et volent vers la ville.
Bientôt, il va neiger.
Malheur à celui qui n’a pas de patrie!"
Après son dernier ouvrage, «L’Antéchrist», Nietzsche, déjà à moitié aveugle, sombra dans une aliénation mentale qui dura douze ans, jusqu’à sa mort. Son rêve de surhomme se terminait tragiquement.
« Je suis trop fier pour croire qu’un homme m’aime. Cela suppose qu’il sache qui je suis » Friedrich Nietzsche
Tiré du livre "Si Dieu existe"