La Bible ne prétend pas répondre à la question de l’origine du mal. Elle dit au contraire qu’il faut vivre par la foi, sans savoir pourquoi Dieu permet que le monde soit comme il est, mais en sachant cependant que Dieu n’est pas le coupable de tout ce qui ne va pas dans le monde, et qu’au contraire l’homme a une grande responsabilité dans tout cela.
Car lorsqu’on pose la question : « Dieu n’est-il pas coupable de tout ce qui ne va pas dans le monde ? », on est en fait en train de se trouver une excuse, pour dire que finalement, si Dieu existe, ce n’est pas de la faute des hommes, tout ce qui ne va pas, mais c’est la faute de Dieu. Autrement dit, nous cherchons à nous débarrasser de notre responsabilité.
La Bible va cependant à l’encontre de cette réaction que nous pouvons naturellement avoir. Elle énonce que l’homme est doublement coupable de ce qui ne va pas dans le monde. Premièrement, parce que chacun de nous, individuellement, nous sommes des personnes fondamentalement égocentriques qui ne cherchons que notre intérêt et qui semons par conséquent la zizanie. Et deuxièmement, par cet égocentrisme nous attirons sur notre monde le jugement de Dieu. Et donc nous sommes d’une certaine façon responsables même du mal qui ne provient pas directement du cœur mauvais de l’homme (par exemple les tsunamis ou les épidémies) car un des jugements de Dieu sur l’humanité rebelle, c’est le dérèglement de la création. Et puisque nous sommes doublement coupables, il nous faut trouver un sauveur qui prendra sur lui notre culpabilité.
Intervention prononcée par Pierre-Sovann Chauny dans le cadre des Dialogues Veritas des universités de la Rive Gauche, à Paris, le 4 avril 2008.