Posséder une Bible à soi, dans sa langue, est aisé aujourd’hui, mais il fut des époques où la bible était interdite ou rare. Pour assurer sa diffusion dans le monde entier, il fallut que des hommes de foi s’associent et fondent des Sociétés bibliques. L’origine de la plus ancienne de celles-ci - la Société Biblique Britannique et Étrangère, - est due au désir ardent d’une jeune fille d’acheter un exemplaire de la Bible.
Fille d’un modeste tisserand de Llanfihangel-y-Pennant au pays de Galles, Mary Jones était très pieuse, mais elle ne savait ni lire ni écrire, parce qu’il n’y avait pas d’école dans son village. Alors qu’elle avait dix ans, elle apprit qu’un pasteur ouvrait une école dans un village voisin. Elle s’y rendit, mais elle n’avait pas de Bible, aussi pendant six ans elle économisa une à une les petites pièces de cuivre qu’elle gagnait en rendant de menus services.
Quand elle eut rassemblé la somme nécessaire à l’achat d’une Bible, elle dut se rendre à Bala, ville distante d’une quarantaine de kilomètres, auprès du pasteur Thomas Charles. Malheureusement celui-ci n’avait plus que trois exemplaires qui étaient réservés depuis longtemps. Attendri par le chagrin de Mary, le pasteur Charles consentit à lui en céder un. Toute à son bonheur, Mary regagna son village.
Deux ans plus tard, le 7 décembre 1802 , le pasteur Charles, alors qu’il assistait à Londres à une séance du comité de la Société des Traités Religieux, raconta la visite, le désespoir et la joie de la jeune fille. De cette réunion naquit l’idée de créer une société qui s’occuperait de la traduction et de l’édition de Bibles pour le monde entier. Après bien des démarches, celle-ci fut fondée le 7 mars 1804.
Quant à Mary Jones, elle se maria, alla habiter à Bryncrug et eut huit enfants. L’argent que lui rapportait sa petite activité d’apicultrice, elle le mettait de côté pour l’œuvre des Sociétés biblique et pour la Mission de l’Eglise.
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